V I T R A U X
O B J E T S
Plaque commémorative de fondation à la mémoire de messire Edme Pourchot (Marbre (noir) : gravé, H = 93 ; la = 52,5, 1776)
Edme Pourchot (en latin Purchotius), né à Poilly-sur-Tholon en septembre 1651, mort à Paris le 22 juin 1734 à quatre-vingt-deux ans, fut un professeur de philosophie de l'Université de Paris, dont l'enseignement eut une grande influence et suscita la controverse en mêlant des éléments de cartésianisme aux conceptions scholastiques traditionnelles. Fils d'un simple habitant de Poilly, il commença ses études à Auxerre, mais vint très jeune à Paris (pour sa philosophie), au collège des Grassins, et il acquit d'abord le grade de maître ès arts, puis de licencié en droit. Ses premiers succès le firent agréer comme répétiteur du futur abbé de Pomponne (neveu d'Antoine Arnauld). Il fut nommé professeur de philosophie en 1677, et enseigna cette discipline pendant vingt-six ans, d'abord au collège des Grassins, puis au collège des Quatre-Nations (ouvert en octobre 1688). Il fut élu sept fois recteur de l'Université (1692-94), puis exerça pendant quarante ans, jusqu'à sa mort, la charge de procureur-syndic de la compagnie. En 1703, il mit fin à son enseignement de philosophie et se consacra à l'étude de l'Écriture Sainte et particulièrement de l'hébreu ; quelques années plus tard, il enseigna cette langue, au collège Sainte-Barbe, à des étudiants en théologie. Quant à ses positions personnelles, il s'efforce en fait de concilier la scholastique traditionnelle (dont il rejette certaines notions qui lui semblent caduques, comme les « formes substantielles ») et la « philosophie moderne » (notamment en matière de physique). Mais cela suffit à déclencher dans l'Université une cabale contre lui : son ouvrage fut même déféré devant le Parlement de Paris en 1699, et condamné comme « enseignant une méchante doctrine ». Il devint aveugle en 1732. À sa mort, il légua son épargne à la Sorbonne pour fonder une chaire de grec et une bourse pour les étudiants pauvres de sa région natale. Il fut inhumé au cimetière de Saint-Étienne-du-Mont, son épitaphe fut composée par Charles Coffin. |
LE BÉNITIER EN CLOCHE DE POILLY
En Bourgogne, on peut être interpellé par la présence de bénitiers en fonte ou en bronze. Sur certains, la technique de réalisation est assez apparentée aux cloches, on peut se demander si ce n'étaient pas des fondeurs de cloches qui au passage, acceptaient une commande. On peut même se poser la question si le sujet du bénitier en métal n'est pas une spécialité de Bourgogne. D'après les monuments et sites, ça semble peu usité ailleurs. Du point de vue campanaire, la Bourgogne se situe pourtant un peu à l'écart des sphères d'influence des grands fondeurs : Cornille-Havard en Normandie, Paccard dans les Alpes, Bollée dans la région Centre... Or, on observe à première vue une tradition campanaire assez variée, de petits fondeurs, allant des grosses casseroles (Nolay, Etang sur Arroux et surtout Decize) au bourdon superbe (Tonnerre). Dans l'église de Droyes (52 Haute-Marne) on trouve un bénitier similaire à celui de Poilly, très ancien, en fonte et en forme de cloche retournée avec une anse dans laquelle est un anneau en fer torsadé. |